Sanofi va bénéficier d’une enveloppe de 43,2 millions de dollars, soit 38,2 millions d’euros, pour financer le développement d’un vaccin contre le virus Zika. Le groupe pharmaceutique français, leader mondial des vaccins, obtiendra ces fonds auprès des autorités sanitaires américaines, a-t-il annoncé lundi 26 septembre. La Biomedical Advanced Research and Development Authority (Barda), un organisme rattaché au secrétaire général du département de la santé et des services sociaux, sera chargée d’acheminer ces fonds.
Le contrat qui lie le groupe pharmaceutique et la Barda jusqu’en 2022 est assorti d’une option qui permet au français de bénéficier d’une rallonge de 130,45 millions de dollars si les premiers essais sont jugés positifs. Ce financement doit permettre à Sanofi et à son entité vaccins, Sanofi Pasteur, de tester en phase II le « vaccin purifié à base de virus Zika inactivé (ZPIV) », précise l’entreprise dans un communiqué.
Les essais de phase I du ZPIV sont développés par le Walter Reed Army Institute of Research en collaboration avec Sanofi Pasteur et par l’Institut américain de l’allergie et des maladies infectieuses. « Compte tenu des effets dévastateurs provoqués par cette maladie infectieuse, nous sommes ravis que le gouvernement des Etats-Unis se soit mobilisé à nos côtés pour le développement d’un vaccin contre le Zika », s’est réjoui David Loew, le vice-président exécutif de Sanofi, par communiqué.
Urgence de santé publique
Sanofi Pasteur « s’est engagé en février dernier à développer un vaccin pour prévenir la maladie à virus Zika », peu après que l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que « l’infection représentait une urgence de santé publique », a rappelé par communiqué le groupe, qui réalise 13 % de ses 37 milliards d’euros de chiffre d’affaires grâce aux vaccins.
Sanofi n’est pas le seul groupe pharmaceutique engagé dans la course au développement d’un vaccin contre le virus Zika depuis son apparition au Brésil, en 2015. Depuis, 70 pays ont signalé la présence de ce virus transmis à l’homme par une piqûre de moustique et par voie sexuelle, qui, chez la femme enceinte, peut provoquer des microcéphalies, des développements insuffisants du cerveau de l’enfant. Dès lors, le potentiel de vente d’un tel vaccin est énorme. D’autant que la transmission sexuelle du virus est jugée plus importante que prévu.
Parmi les candidats à un vaccin figure aussi le groupe japonais Takeda. Il a obtenu des autorités américaines une enveloppe de 19,8 millions de dollars début septembre pour réaliser des essais cliniques sur l’homme au cours du deuxième semestre 2017. Ce contrat pourrait atteindre 312 millions de dollars à terme.
Source: Le Monde