La chaîne conservatrice est divisée entre ses journalistes qui restent sceptiques sur les accusations de fraudes et ses animateurs politiques beaucoup plus trumpistes.
À 23 h 30, le soir des élections présidentielles américaines, Fox News, la chaîne conservatrice de Rupert Murdoch, a projeté une victoire de Joe Biden dans l’Arizona. C’était le premier média, et le seul pendant plusieurs heures, à le faire. Colère noire, dit-on, de Donald Trump. Et pour cause, la chaîne, qu’il considère comme la sienne, révélait qu’il avait perdu le premier État qu’il avait gagné en 2016. Il lui était ainsi plus difficile de clamer sa victoire. Jason Miller, l’un de ses conseillers politiques, a appelé la chaîne et fait pression en coulisses pour qu’elle se rétracte.
Demandez le programme ! Avec This is America, son rendez-vous quotidien d’actualité internationale, 20 Minutes vous briefe au mieux pour tenter de comprendre ce micmac qu’est actuellement l’élection présidentielle. Ce vendredi, alors que nous attendons toujours les résultats de plusieurs Etats ( retrouvez notre live ici), nous nous penchons sur Donald Trump qui divise son camp, la fin de l’histoire d’amour entre les « trumpistes » et Fox News et des Américains sous pression.
Du rififi chez les républicains
Le parti républicain résistera-t-il à Donald Trump ? Depuis jeudi, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent au sein du Grand Old Party (GOP) pour dénoncer la stratégie de Donald Trump qui consiste à dénoncer des « fraudes électorales massives » sans avoir aucune preuve et à multiplier les recours devant les tribunaux pour empêcher le comptage des bulletins par correspondance. La situation actuelle plonge le parti républicain dans un profond dilemme : soutenir le président pour espérer garder la Maison-Blanche, défendre le processus électoral américain ou bien… se taire et attendre que ça passe.
Marco Rubio, sénateur de Floride, féroce adversaire de Donald Trump lors de la primaire républicaine de 2016, avait pourtant l’air sur la même longueur que lui ces derniers jours… Pourtant, lui aussi s’est fendu d’un (autre) tweet ce vendredi pour défendre le système électoral américain : « La confiance dans notre élection est aussi importante que son résultat. La préserver signifie ne pas laisser les médias ou un candidat décider du résultat ». Le gouverneur du Maryland, Larry Hogan, a de son côté indiqué ce vendredi « qu’il n’y a aucune excuse pour défendre le comportement de Donald Trump ».