La crise économique causée par la pandémie de Covid-19 a conduit l’Allemagne à accepter un pas vers le fédéralisme budgétaire. Reste à trouver un accord sur ses modalités. Certains proposent aussi des pistes pour une Europe capable d’affronter en commun les crises sanitaires.
Ces mots de Jean Monnet sont devenus une prophétie pour la construction européenne. « L’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises », affirme-t-il ainsi dans ses Mémoires, mettant en évidence le cycle des coups d’arrêt et des relances du projet politique européen. Le très ambitieux projet « Next Generation EU », présenté mercredi 27 mai par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour relancer les économies et le projet européen, semble vérifier cet axiome. S’il était ratifié par les 27, ce serait le plus grand plan de relance jamais lancé en Europe. Il ouvre surtout la voie à un fédéralisme budgétaire européen, à tel point que certains ont parlé d’un « moment hamiltonien » pour l’Union.
Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. L’irruption, au printemps, du virus a fait réapparaître les symptômes de la division sur le continent : repli désordonné sur les frontières nationales ; compétition interne pour se fournir en matériel médical …