Coronavirus : comment les entreprises préparent (déjà) le déconfinement

Beaucoup de salariés sont actuellement au chômage partiel, ce qui signifie que bien des entreprises sont fermées. Mais en coulisses, on réfléchit d’ores et déjà à la reprise et à la manière de faire tourner la production en respectant les consignes sanitaires.

Le confinement décrété pour lutter contre le coronavirus a mis des dizaines et des dizaines d’entreprises au ralenti, voire à l’arrêt, ainsi que près de sept millions de salariés au chômage partiel. Mais en coulisses, les neurones tournent déjà à plein régime pour préparer la reprise. Car lorsque viendra le temps de déconfinement, il sera impossible de reprendre comme avant. La priorité sera encore à la protection des salariés, et c’est bien la capacité des sociétés à relever ce défi qui déterminera si elles peuvent reprendre leurs activités.

Toute l’organisation de l’industrie à repenser

Dans l’industrie par exemple, c’est toute l’organisation qui doit être repensée pour respecter les gestes barrières. “Il faut que dans une ligne de production, les postes soient éloignés d’un ou deux mètres, ce n’est pas facile, notamment dans les métiers de l’automobile”, reconnait le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Hubert Mongon.

Des dispositions devront également être prises sur l’organisation des équipes. “Pour ceux qui étaient en 3-8, les entreprises regardent comment elles peuvent passer en 2-8, le temps de laisser deux ou trois heures pour nettoyer les postes de travail et les lignes de production.” Enfin, détaille Hubert Mongon, “beaucoup de choses sont à l’étude autour de l’aménagement des vestiaires, des réfectoires et des moyens de transport pour répondre aux exigences sanitaires.”

Une date de reprise encore inconnue

Chez PSA, on promet que les outils seront nettoyés toutes les heures, que les portes resteront ouvertes pour éviter de toucher les poignées. Il y aura aussi une prise de température a l’entrée de l’usine. Chez Renault, un accord a même été signé avec les syndicats pour anticiper la réorganisation du temps de travail. Les salariés pourront travailler 6 jours sur 7 si c’est nécessaire. Les dates de fermeture annuelle au mois d’août pourraient être décalées. Enfin le groupe Vinci, lui, envisage de commencer avec des chantiers tests pour vérifier ce qui fonctionne ou pas.

Reste à déterminer la date de la reprise. Celle qui est évoquée le plus souvent est celle du mardi 14 mars, après le week-end de Pâques. Mais il faut trouver des salariés volontaires et, surtout, disponibles. Se pose alors la question de la reprise de l’école pour les enfants. Selon si c’est en mai ou plutôt en juin ou septembre, cela change tout.

Et puis pour redémarrer, il faut que votre fournisseur ait redémarré, aussi. Une reprise générale serait plus efficace. Pour l’instant, personne n’est capable de dire si c’est vraiment possible, mais tout le monde y travaille.

Source : Europe 1