Les chats peuvent être infectés sans transmettre le virus à l’homme démontre une étude. Même si le virus se pose et est transporté par les poils de l’animal questionne un lecteur ?
La question de la contamination entre l’homme et l’animal reste un sujet d’inquiétude des lecteurs. Ces dernières semaines, plusieurs cas d’animaux contaminés par le Covid-19 ont été recensés dans le monde. Un tigre à New York, des chiens et des chats à Hong Kong et Wuhan, en Chine.
L’infection d’un chat en Belgique avait beaucoup ému la sphère des réseaux sociaux. Beaucoup craignant que l’information n’incite des personnes ne cherchant pas à bien comprendre le sujet à se débarrasser de leur chat. Il est important de rester factuel et précis sur cette question.
Plusieurs questions ont été posées : « Si je touche une surface contaminée, et que je touche ensuite une autre surface, on est d’accord que je la contamine ? Maintenant, j’ai une question, si mon voisin ou ma voisine sont infectés par le coronavirus, et que leur chat vient dans mon jardin, il peut également contaminer des surfaces si les pattes ou les poils sont infectés non ? J’ai vu qu’il n’y avait pas de transmission du virus par les animaux domestiques, mais je ne comprends pas pourquoi mes vêtements pourraient être contaminés, et pas les poils d’un chat. »
Impact négligeable
Pour cette question délicate, nous nous sommes tournés vers deux spécialistes. À commencer par Daniel Camus, infectiologue à l’Institut Pasteur de Lille (1). Et la réponse se veut sans ambiguïté, mais toujours avec les réserves scientifiques d’usage : « Il y a une chance infime qu’il y ait un risque de contagion. » La probabilité est jugée « négligeable », assure Daniel Camus. « Maintenant scientifiquement, on ne peut pas dire que c’est impossible. » Une infime réserve qui tend plutôt à renvoyer en un trait d’humour au sketch culte de Jean-Marie Bigard sur la chauve-souris. « J’ai entendu à la radio qu’on a une chance sur 10 milliards d’être mordu par une chauve-souris enragée. Mais bon admettons… »
Que donne l’explication scientifique de Daniel Camus ? « Nous ne pouvons pas être dans une atmosphère stérile de Covid-19. Nous ne pouvons réaliser un contrôle parfait de l’environnement que dans de petits espaces comme une chambre stérile, tient d’abord à expliquer l’infectiologue. Pour la suite. « Il y a tout de même très peu de probabilité qu’il y ait un virus sur le poil d’un chat. Une personne ne crache pas sur un chat. Mais bon, pour la démonstration admettons que ce soit possible. »
Cela dit, il poursuit. « Quelle est la probabilité que ce virus soit infectieux ? C’est très faible. Il faut qu’il ait une charge virale importante. Il faut aussi savoir que le corps ne s’infecte pas par un seul virus. S’il n’y en a qu’un, il va s’en débarrasser. Il faut une charge virale suffisante pour que le virus s’installe et commence son cycle infectieux sur l’homme… Mais bon pour la démonstration, admettons… »
Vient ensuite la question du facteur temps. « Plus le temps passe, plus le virus perd de sa charge virale. Il n’est que de quelques heures de vie dans l’atmosphère, disons 48 heures en prenant large, avec le temps il s’autodétruit. Vous voyez que si l’on combine tous ces facteurs, le risque est bien négligeable. »
Fortement improbable
Une étude récente faite en Chine appuie ce raisonnement. Daniel Camus, tout en disant que ce risque est extrêmement faible rappelle les règles de précaution que les humains doivent d’abord s’appliquer à eux-mêmes, en rentrant chez eux, « se déchausser, passer ses pieds sur une serpillière avec un peu d’eau de javel, enlever son manteau et se laver les mains. »
La synthèse est bien faite au final par Guy Gorochov, chef au département d’immunologie, à la Sorbonne université. Non sans humour. « Tout est possible, mais tout est aussi fortement improbable en dehors d’une contamination interhumaine directe par “postillons” lors de la toux. Bien entendu, si votre voisin vient de déclarer la maladie, qu’il crache sur son chat et que vous caressez le chat juste après, et qu’ensuite vous léchez votre main il y a un vrai risque, mais que je vous laisse évaluer. »
Source : Ouest.france