Le président américain Donald Trump a évoqué jeudi un possible accord entre l’Arabie saoudite et la Russie, engagés dans une guerre des prix du pétrole, sur une baisse de dix millions de barils.
« Je viens de parler à mon ami MBS (prince héritier) d’Arabie saoudite, qui a parlé avec le président Poutine », a tweeté M. Trump.
« J’espère et je m’attends à ce qu’ils réduisent d’environ dix millions de barils, et peut-être nettement plus », a-t-il ajouté. « Cela pourrait même aller jusqu’à 15 millions de barils. Bonne (excellente) nouvelle pour tout le monde!”.
Ces tweets ont fait bondir de plus de 30% les prix de l’or noir.
Le locataire de la Maison Blanche n’a toutefois pas apporté de détails sur ces chiffres, ne précisant notamment pas s’ils concernaient la production par jour.
Une baisse de 10 millions de barils par jour impliquerait un recul énorme pour les deux pays. Selon le dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la Russie produisait en février 10,7 millions de barils par jour et l’Arabie saoudite 9,8 millions de barils par jour.
Ryad a toutefois récemment indiqué son intention de faire grimper sa production à plus de 12 millions de barils par jour en avril.
Le Kremlin a fait savoir, à la suite du tweet de Donald Trump, que le président russe n’avait pas parlé au prince héritier saoudien.
L’Arabie saoudite de son côté a appelé jeudi à une réunion « urgente » de l’Opep et d’autres pays, dont la Russie, afin de parvenir à un « accord équitable qui rétablira l’équilibre des marchés pétroliers ».
Ryad n’a en revanche pas évoqué d’éventuelles baisses de production.
Le président américain a déjà indiqué être prêt à intervenir dans la guerre des prix que se livrent actuellement la Russie et l’Arabie Saoudite, qui heurte de plein fouet les producteurs américains, notamment ceux spécialisés dans les hydrocarbures de schiste.
En raison de la chute de la demande en brut liée aux mesures de confinement imposées pour lutter contre la propagation de la pandémie de coronavirus, à laquelle s’est ajoutée cette guerre des prix, les cours de l’or noir sont descendus lundi à leur plus bas niveaux depuis 2002.