Le récent ralentissement de la croissance britannique est en grande partie provoqué par l’incertitude sur l’issue du référendum du 23 juin sur le maintien du Royaume-uni au sein de l’Union européenne (UE), estiment à une très large majorité des économistes interrogés par Reuters.
Ils s’attendent en moyenne à ce que la croissance du produit intérieur brut (PIB) britannique décélère encore au deuxième trimestre à +0,3% par rapport au trimestre précédent, au cours duquel elle était tombée à +0,4% contre +0,6% sur les trois derniers mois de 2015.
Sur les 21 économistes qui ont répondu à une question sur les motifs du ralentissement de l’activité, 17 ont dit qu’il était “en grande partie” ou “presque totalement” imputable à l’incertitude sur l’issue du scrutin.
“Incertitude, incertitude, incertitude, c’est le mot-clé”, résume Mikel Milhoj, économiste chez Danske Bank.
La production industrielle britannique a certes progressé à son rythme le plus soutenu en quatre ans au mois d’avril mais sa volatilité au mois le mois incite à prendre cette performance avec prudence.
Deux sondages ont placé mardi le camp du maintien du Royaume-Uni dans l’UE légèrement en tête en vue du référendum du 23 juin, alors que trois enquêtes donnaient la veille le camp du Brexit aux avant-postes.
Confrontée au ralentissement de la croissance, à la montée de l’incertitude et à une inflation toujours très inférieure à l’objectif, la Banque d’Angleterre devrait maintenir son taux directeur à son plus bas record de 0,5% lors de la réunion de son comité de politique monétaire le 16 juin, ont dit à l’unanimité les 44 économistes interrogés.
Comme dans les dernières enquêtes, la médiane des prévisions anticipe une hausse de 25 points de base du principal taux directeur de la BoE au début de l’année prochaine, la première en un peu plus d’une décennie, qui serait suivie d’une autre de même ampleur au troisième trimestre. Le taux directeur s’établirait ainsi à 1% fin 2017 et ne progresserait que 50 points de base sur l’ensemble de l’année suivante.
Les économistes interrogés n’accordent qu’une probabilité de 25% à la possibilité d’une hausse de taux d’ici la fin de cette année.
“Si les Britanniques décidaient de voter pour une sortie de l’UE, nous anticiperions une nette révision en baisse des taux d’intérêt et une baisse de 25 points de base au minimum pourrait intervenir”, dit Thomas Bloomfield de 4CAST.
L’inflation, à seulement 0,3% en rythme annuel au mois d’avril, est bien inférieure à l’objectif de 2% de la Banque d’Angleterre, qui dispose ainsi d’amples marges de manoeuvre pour assouplir sa politique monétaire si nécessaire.
L’inflation devrait ressortir en moyenne à 0,7% cette année et accélérer à 1,7% en 2017 et 2,0% en 2018, selon la médiane des prévisions.
La croissance du PIB devrait quant à elle ressortir à 0,5% par trimestre sur la deuxième partie de l’année, selon les économistes interrogés sous l’hypothèse d’un maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE.
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