Les réunions d’information font carton plein et nombreux sont ceux qui passent à l’acte, pour traiter leurs maux divers: aux Etats-Unis, la marijuana fait de plus en plus d’adeptes chez les personnes âgées, à mesure que la légalisation de cette drogue douce progresse à travers le pays, Californie en tête.
“Ils viennent en nombre, curieux, cherchant de quoi soulager leurs douleurs et problèmes de sommeil”, constate Marta Macbeth, consultante chez Octavia Wellness, une start-up de San Francisco qui cible en particulier les personnes âgées en Californie, le plus grand Etat à avoir légalisé la marijuana et l’un des plus grands marchés mondiaux pour la drogue douce.
Mme Macbeth, 63 ans, prend du cannabis pour soulager sa sciatique et pour dormir. Selon elle, l’intérêt des personnes âgées est tel que des présentations des produits existants, façon réunions Tupperware, se tiennent dans les maisons de retraite.
“On en a eu une à San Jose (nord de la Californie) récemment et il y avait 400 personnes qui voulaient entrer”, “on était submergés”, s’amuse-t-elle.
D’après plusieurs études, les seniors sont le segment démographique dont la consommation de cannabis croît le plus vite et, si la tendance continue, elle pourrait dépasser celle des jeunes.
Rien qu’en Californie, l’un des 29 Etats américains à avoir autorisé la marijuana à but thérapeutique — vingt ans avant la légalisation en 2018 de l’usage récréatif –, l’industrie de la marijuana légale devrait générer 6,5 milliards de dollars d’ici 2020.
L’un des avantages de la petite feuille étoilée: ses effets secondaires sont moindres par rapport à ceux des antalgiques traditionnels, notamment les opiacés qui font des ravages aux Etats-Unis.
“Certaines personnes âgées prennent 20 médicaments différents chaque jour”, remarque Beverly Potter, auteure du guide “Cannabis for Seniors”.
Elle se dit assaillie de demandes de conseils lorsqu’elle participe à des conférences et avertit qu’il ne faut pas croire que la marijuana soit adaptée à tous les problèmes de santé, d’autant que les recherches sont encore trop rares et que la drogue douce reste illégale au niveau fédéral.
Elle estime toutefois que le cannabis, dans bien des cas, est une alternative aux antalgiques ou somnifères traditionnels qui peuvent causer ulcères ou addictions.
“Mon conseil aux gens qui veulent essayer (…): commencez par en prendre un tout petit peu, allez-y doucement”. “Le but n’est pas de planer, mais d’apprendre à connaître votre corps.”
Les effets varient selon le mode de consommation, souligne Mme Potter: produits comestibles comme les bonbons ou les cookies, ou alors onguents, huiles et crèmes.