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Robots tueurs autonomes : malgré une mise en garde de l’ONU, leur développement continue

Les robots tueurs autonomes, animés par des intelligences artificielles ne sont plus des cauchemars de films de science-fiction mais une réalité. Une conférence de l’ONU a eu lieu ce printemps pour tirer la sonnette d’alarme. Contre toute attente, des départements de Défense persistent à développer ces matériels futuristes et semblent vouloir les envoyer sur le terrain rapidement, Russie et États-Unis en tête. Bilan provisoire sur l’émergence des “Terminators”.
Le Groupe des experts gouvernementaux sur les systèmes d’armes mortelles autonomes de l’ONU (GGE-LAWS) s’est réuni du 9 au 13 avril 2018 à Genève en Suisse — pour la cinquième année consécutive — avec encore et toujours l’idée de réunir le maximum d’États pour discuter de l’interdiction de ces technologies meurtrières aux conséquences encore inconnues mais de plus en plus préoccupantes. La Russie a immédiatement fait savoir qu’elle refusait par avance “toute interdiction, moratoire ou régulation sur les armes autonomes”. Le groupe d’experts avait dû reporter sa réunion de 6 mois, en août dernier, faute de moyens financiers…
Au delà du barrage russe, le groupe d’experts ne semble pas parvenir à se mettre parfaitement d’accord sur la définition exacte d’une “arme mortelle autonome” et a visiblement longuement tergiversé sur les problématiques liées à l’intelligence artificielle (IA) : la crainte de freiner le développement de cette technologie en interdisant les systèmes d’armement autonomes occupe visiblement les esprits. La réunion a tout de même accouché d’un communiqué signé par 26 États appelant à bannir les armes “entièrement autonomes” tout en réaffirmant l’importance du contrôle humain. Pour autant, la capacité de cette interdiction à entrer en actes concrets semble plus qu’incertaine, pour ne pas dire nulle… Il y a deux ans, le forum mondial de Davos avait déjà posé la question de cette “rupture dans l’art de la guerre” encore peu médiatisée à l’époque.

Course entre grandes puissances
Selon les spécialistes du domaine, la Chine, les États-Unis et la Russie — les 3 nations les plus dépensières dans les domaines de la recherche et du développement de technologies d’armement — sont entrés dans une compétition intense sur la programmation d’IA militaires. Israël, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la France, l’Australie, le Royaume-Uni — et certainement d’autres encore qui ne se manifestent pas — explorent actuellement les potentiels de telles technologies. La grande course aux robots et autres drones de combat autonomes est donc en cours et les réunions du groupe d’experts de l’ONU, avec ses communiqués, semblent un peu vaines face à la réalité : des “robots tueurs autonomes” existent déjà et les grandes puissances comptent bien en faire usage à court terme. Malgré le danger que représentent ces tueurs de métal capables de choisir eux-mêmes des cibles et de les détruire — qui est présent dans tous les esprits — rien ne semble donc pouvoir empêcher leur émergence : Vladimir Poutine n’a-t-il pas déjà expliqué que “celui qui deviendra leader dans le domaine de l’IA sera le maître du monde” ?
Budgets et développements énormes
Le Département de recherche militaire américain (Darpa) a un budget de 15 milliards d’euros pour le seul développement des robots militaires. Selon le New York Times, ce département a déjà testé des drones autonomes pouvant décider quelle cible attaquer “sans aucune aide humaine”. Côté russe, un robot humanoïde a été dévoilé en 2016, censé aider les cosmonautes sur la station spatiale internationale.

Source:AFP

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