Rien ne peut doucher l’enthousiasme de Yann Froelicher. Même pas la pluie qui, depuis le matin, tombe en abondance sur l’est du département de la Haute-Corse. Alors que l’averse redouble d’intensité, le chercheur du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) entraîne les journalistes invités pour une visite au pas de course des 14 hectares de vergers où sont conservées les collections d’agrumes de la station de San Giuliano. Cédrats main de Bouddha,limes de Tahiti et citrons panachés, Meyer ou doux, succèdent, dans l’humidité et le froid, aux oranges Salustatian et Cara Cara, aux kumquats et aux mandarines de Corse avant qu’arrivé au niveau des bergamotes, tout le monde coure se mettre à l’abri !
Créée il y a soixante ans pour accompagner le développement de l’agrumiculture corse, qui débute avec l’assainissement et la démoustication de la plaine orientale de l’île, la station de San Giuliano de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et du Cirad est l’un des hauts lieux de l’étude des agrumes. Sont entretenus au sein de cette institution, élevée depuis 2014 au rang de centre de ressources biologiques (CRB) d’intérêt national, pas moins de 4 500 arbres issus de 800 variétés de ces végétaux de la famille des rutacées, caractérisés par l’organisation en quartiers de la partie interne de leurs fruits. Cela fait de cette collection la quatrième du monde par la taille. « Mais aussi la première, si l’on s’en tient aux seuls mandariniers », précise Emmanuel Bloquel, de l’INRA et responsable du CRB.
Innombrables caractéristiquesCe travail de conservation, l’une des principales missions de l’équipe, se traduit par l’exportation vers une trentaine de pays de semences à l’origine de la plantation de millions d’arbres chaque année. Une autre est d’apporter un soutien à la filière française dont la production en clémentines et pomélos de Corse, ainsi qu’en citrons de Menton,…
Source :(Le Monde)