تشرين الأول 28, 2015
La Banque mondiale va s’engager financièrement en Grèce via sa branche dédiée au secteur privé, sortant ainsi de son rôle traditionnel de soutien aux pays à faible revenu, a indiqué un cadre de l’institution mardi.
La Banque avait déjà fourni une assistance technique à la Grèce en 2012, aux prises avec une grave crise économique, mais n’avait plus accordé de soutien financier au pays depuis plusieurs décennies. “Nous envisageons un engagement limité en Grèce à la demande des autorités grecques”, a déclaré à l’AFP Dimitris Tsitsiragos, qui dirige les opérations internationales à la Société financière internationale (SFI).
Le rôle de cette branche de la Banque mondiale consiste à prêter des fonds à des entreprises privées afin qu’elles financent des projets de développement dans des pays. “Avec tout ce qui est arrivé (en Grèce, ndlr) au cours des cinq dernières années, l’impact sur l’économie, la chute du PIB, il est intéressant de chercher des opportunités dans le cadre d’un engagement limité destiné à (…) doper la confiance des investisseurs dans le pays”, a ajouté M. Tsitsiragos.
Coupée des marchés financiers, la Grèce ne doit son salut qu’aux trois plans d’aide internationaux qui lui ont été accordés en échange de cures d’austérité drastiques. Dans ce contexte, la SFI espère ainsi être un “catalyseur” pour l’investissement privé au moment où les banques grecques sont encore trop faibles pour soutenir l’activité, assure le responsable.
Statutairement, cette branche de la BM n’intervient que dans les pays en développement mais elle a reçu le soutien des Etats-membres de l’institution pour s’engager “très temporairement” en Grèce, qui est considéré comme un pays développé, a-t-il poursuivi.
A la fin des années 90, un autre pays industrialisé, la Corée du Sud, avait lui aussi reçu le soutien exceptionnel de la SFI. Les montants en jeu en Grèce tout comme le calendrier restent encore inconnus.
L’incertitude dans le pays et la succession de scrutins ont pu retarder certains projets mais “il y a un intérêt du secteur privé” notamment depuis le déblocage d’un nouveau plan d’aide européen à la Grèce en août, a assuré M. Tsitsiragos, “Les investisseurs regardent très attentivement la manière dont l’accord avec les Européens est mis en oeuvre”, a-t-il toutefois prévenu.